Le Bleu est une Couleur Chaude de Julie Maroh

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Résumé :

« Mon ange de bleu/Bleu du ciel/Bleu des rivières/Source de vie… » La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir. Elle lui permettra d’affronter enfin le regard des autres. Un récit tendre et sensible.

L’auteur : 

Originaire du Nord, Julie Maroh obtient son bac en arts appliqués à Roubaix avant de poursuivre ses études à Bruxelles. A 19 ans, elle est lauréate du festival de BD de Maison-Lafitte où elle a présenté une planche dont le thème est « avoir 15 ans ». Les personnages et les couleurs de sa futur BD naissent à ce moment là. Cette récompense lui donne envie de continuer le récit qu’elle avait commencé. Les grands moments du scénario sont prêts dans sa tête mais pas leurs connections. C’est pourquoi il lui a fallu plusieurs années pour l’écrire en attendant parfois la révélation. Elle reçoit en 2008 une bourse de la part de la Commission BD de la Communauté Française de Belgique pour le projet Le bleu est une couleur chaude.

Editions : Glénat
Année de publication : 2010
Nombre de pages : 156

Mon avis :

J’ai découvert cette BD sur Livraddict que j’ai lu il y a plus d’un mois. En lisant le résumé et les avis des internautes, j’ai été très attirée par ce titre intriguant ainsi que par la couverture. Cette BD est un one-shot, ce qui veut dire qu’elle n’est pas décomposé en plusieurs chapitres. Je lis assez rarement des BD et celle là m’a coupé le souffle.

Tout d’abord l’histoire est d’une réalité surprenante qui laisse croire qu’elle a été inspirée de la vie personnelle de l’auteur. Clémentine, adolescente, rencontre une jeune femme aux cheveux bleus, Emma, qui va la hanter dans ses rêves mais va également devenir une sorte de fantasme même si elle refuse de se l’avouer au départ. Après un long travail sur l’acceptation de soi, Clémentine va devoir faire face aux préjugés et à la discrimination de ses camarades de classe et de sa famille. Heureusement que son meilleur ami gay Valentin la soutient dans ces moments difficiles.
Pendant cette quête de soi-même, j’y ai retrouvé les questions, les doutes, les rêves de cette période. Des moments d’incertitudes, de pensées osées ou de sentiments incontrôlables.

Ensuite, les dessins sont doux et fins. Ils reflètent la tendresse qu’ont les jeunes filles l’une pour l’autre. La couleur bleue est pour Julie Maroh une couleur neutre et est purement un soucis graphique. Le bleu est présent en tant que symbole de l’être aimé mais il évoque également les souvenirs intenses.  Ainsi il ressort régulièrement, comme un souvenir flou, comme un élément marquant (le ciel bleu, le sweat shirt de Thomas, les cheveux d’Emma). Les dessins sont fait au crayon de papier et à l’aquarelle. Ils sont en noir et blanc avec une touche de bleu qui donne vraiment une atmosphère particulière et unique.

L’histoire est très émouvante et une fois le livre refermé, j’ai réfléchis et repensé à ce que j’avais lu. J’ai à nouveau regarder les dessins, relu certains passages. A ce moment là, j’ai affaire à un véritable coup de coeur.

Sans être attirée par les femmes, cette histoire m’a touchée par cette recherche de soi et de ses envies. Cela rappelle comment le coeur et le corps réagissent lors d’un premier coup de foudre et peut importe l’orientation sexuel du lecteur. Et c’est ce que j’ai aimé dans cette BD : Julie Maroh parvient à faire de l’homosexualité un sujet banal. Féministe et militante pour le mouvement gay et lesbien, la dessinatrice m’a parfaitement fait passé son message. Un monde où l’homosexualité ne serait plus un tabou.

 

Peu après ma lecture, j’ai vu et lu des interviews de l’auteur et c’est de cette manière que j’ai découvert qu’une adaptation cinématographique était en cours. Mais j’ai été d’autant plus surprise quand j’ai découvert que le film « La Vie d’Adèle » faisait parti de la compétition au festival de Cannes ! Une adaptation très libre de la BD mais d’après l’auteur, l’esprit reste le même. Dans cet article, Julie Maroh explique que la fameuse scène d’amour n’est pas crédible à cause des gestes des actrices qui sonnent faux. Dans les dessins, on sent beaucoup de tendresse et d’attention alors je suis un peu intriguée par cette adaptation qui semble sacraliser le rôle de la femme. Le film dure tout de même 3h03 alors que j’ai pris une heure à lire la BD. J’irai sûrement le voir à sa sortie. J’ai été encore plus ravie quand le réalisateur Abdellatif Kechiche et les deux actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux ont reçu la Palme d’Or !

Par contre, je trouve dommage que le réalisateur n’ait fait aucune dédicace ou remerciement à l’auteur lors de la cérémonie. Même si elle ne faisait pas partie du projet, elle en est quand même « le point de départ ».

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La Palme d’Or a certes boosté le lecture de cette BD mais elle en vaut vraiment la peine.

Ma note : 10/10

7 réflexions sur “Le Bleu est une Couleur Chaude de Julie Maroh

  1. Sabrina dit :

    J'avoue, Léa Seydoux semble assez hautaine et prétentieuse dans les interviews et tout, mais ça reste une bonne actrice, mais bon, moi aussi je préfère Adèle lol, elle était trop belle aux CCA !
    Sinon pour les 3h, ma fois c'est un dvd, tu peux le regarder en deux fois… moi je voulais aller le voir au ciné, mais à cause des scènes de cul, j'ai pas voulu y aller lol, j'étais casi à peu près sure qu'a chaque scène mes amis me dévisageraient pour voir ma réaction mdr ! En dvd au mins, je pourrais rougir en toute intimité ptdr !

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