Chivalry de Neil Gaiman et Colleen Doran

J’avais du temps à perdre avant un rendez-vous alors je suis allée me perdre dans les rayons de ma librairie habituelle. Leur nouveau rayon BD met surtout en avant les mangas et comics, mais j’ai réussi à trouver quelques BDs indépendantes.

Neil Gaiman est un nom qui a attiré mon oeil immédiatement. J’avais tellement ri en lisant Good Omens que je voulais renouveller l’expérience. Cette fois-ci Neil Gaiman s’associe à la dessinatrice Colleen Doran pour créer une BD chevaleresque, Chivalry.

Mrs, Whitaker, une veuve anglaise, se rend dans un charity shop (équivalent d’Emmaüs) après être allée chercher son chèque de retraite. Sous un manteau de fourrure, elle trouve une coupe argentée qu’elle trouve ravissante et qui sera parfaite pour décorer sa cheminée. Une fois à la maison, elle la nettoie et re-arrange ses bibelots pour y installer la coupe franchement lustrée. Fière de sa nouvelle décoration, Mrs. Whitaker peut enfin se détendre et prendre une tasse de thé. Mais quelqu’un frappe à la porte. Quelle surprise! Un beau jeune homme blond lui sourit. Il porte une armure de chevalier et son cheval est accroché à la clôture devant la maison. Il dit venir récupérer le Saint Graal qui se trouve dans sa maison. Mais Mrs. Whitaker refuse de le lui donner. Il prône tout de même drôlement bien sur sa cheminée. Face à quoi, le chevalier désemparé, décide de partir à la conquête du cadeau idéal pour faire l’échange contre le Saint Graal.

Le jeune chevalier Galaad n’est autre que le fils de Lancelot du Lac. Sa quête de l’artefact parfait le mènera vers des aventures incroyables. Il rapportera de ces contrées lointaines une épée incrustée au poison, la pierre philosophale, un oeuf de phoenix et une pomme de vie éternelle.

Le duo improbable et la situation complètement absurde est une parfaite démonstration du flegme anglais. La dame refuse tour à tour les cadeaux du chevalier mais lui propose toujours une tasse de thé et un sandwich au concombre pour sa route du retour. L’histoire est drôle et attachante. J’espérais une chute encore plus absurde au vu de l’histoire mais cela reste tout de même une lecture distrayante.

Colleen Doran explique à la fin de la BD son travail titanesque pour étudier au plus près le graphisme du Moyen-Age. Après des heures passées en bibliothèque ou sur Internet, elle trouve finalement la patte graphique qu’elle souhaite. Les couleurs d’aquarelles ne sont pas sans rappeler ceux de la dessinatrice britannique Beatrix Potter. En plus des planches classiques avec cases, on a la chance de voir de magnifiques « gravures » s’intégrant parfaitement dans la narration du conte chevaleresque.

Chivalry, de Neil Gaiman et Colleen Doran, editions Headline, 72 pages, £14.99.

Laisser un commentaire