Du domaine des murmures de Carole Martinez

Ayant besoin de compléter un panier d’achat en ligne, j’ai choisi alors un livre de ma wishlist. J’ai mis un filtre « roman historique » et je suis tombée sur Du domaine des Murmures de Carole Martinez par hasard.

En cet an 1187, Esclarmonde, Damoiselle des Murmures, prend le party de vivre en recluse à Hautepierre, enfermée jusqu’à sa mort dans la petite cellule scellée aménagée pour elle par son père contre les murs de la Chapelle qu’il a bâtie sur ses terres en l’honneur de sainte Agnès, morte en martyre à treize ans de n’avoir pas accepté d’autre époux que le Christ.

Nous voici donc au Moyen-Age du côté de Besançon. Je prend connaissance de l’existence de la tradition étrange des recluses. Ces jeunes vierges décident de donner leur vie à Dieu en s’emmurant pour vivre de prières jusqu’à la mort et terminer en martyr. Autre époque, autre moeurs.

Esclarmonde, 15 ans, refuse les noces forcées avec Lothaire, chevalier coureur de jupons, et décide de se couper l’oreille lors du mariage pour annoncer à son père qu’elle préfère finir sa vie en recluse. Le matin même de son enfermement, elle se fait violer et décide de n’en parler à personne pour aller au bout de son projet. Neuf mois plus tard, elle accouche dans sa cellule d’un petit Elzéar. Aux yeux du monde, cet enfant est un don du ciel, la recluse à mis au monde un enfant seule, comme la Vierge. De cette mystérieuse naissance naquit des histoires et légendes qui traversent les contrées grâce au bouche à oreille.

Je me suis glissée quasi nue dans la nuit comme en une robe neuve.
C’était une aurore de presque été.
Assise au bord de la brèche, sur la pierre en forme de demi-lune qui, aujourd’hui encore, domine l’abîme derrière le château des Murmures, j’ai contemplé la vaste forêt en contrebas. Les grands défrichages de mon siècle n’étaient pas parvenus à la réduire et les vagues de collines hérissées d’arbres ondulaient l’horizon. Je me suis laissé absorber par cet espace encore gorgé de nuit, que j’avais pu, depuis la fenêtre de ma chambre, embrasser du regard pendant des années sans jamais avoir été autorisée à le parcourir seule, librement, au grand vent; par ce paysage puissant dont je voulais emplir ma tombe.

Le cadre historique est originale, l’écriture est belle mais je ressors de ma lecture plutôt déçue. Cette histoire est d’une tristesse ! Le livre a pourtant gagné le prix Goncourt des lycéens et je me dis que le seul passage qui puisse les intéresser est celui où l’on parle des ébats de la grosse Bérangère dans les bois… Le résumé au dos du livre indique « un fabuleux destin » et un conte « sensuel et cruel », je n’y ai vu que destin tragique et cruauté.

Pour finir sur un commentaire drôle, j’ai participé à un challenge qui consiste à prendre le livre le plus proche, l’ouvrir à la page 30 et la première phrase doit décrire notre vie sentimentale. En choisissant ce livre, ma phrase fut « Mon père a hurlé au soir de mes noces ». J’ai beaucoup ri !

Du domaine des Murmures, de Carole Martinez, éditions Folio, 226 pages, 7,50€.

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