La Cité des Âmes Perdues – The Mortal Instruments (T5) de Cassandra Clare

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Alerte SPOILER

A la fin du tome 4, je vous racontais avec désespoir qu’avec le confinement il était très difficile de se procurer des livres. Mais mon acharnement a payé, après avoir regardé tous les jours l’état des stocks, j’ai pu ENFIN acheté le seul et unique tome disponible ! Libération. Bref où en étions-nous resté dans l’histoire ?

Et bien, Sebastien est ressuscité ! Et en plus il est devenu copain comme cochon avec Jace. Pire que ça ils sont désormais liés, si l’un saigne, l’autre aussi. La situation semble sans issue pour les Chasseurs d’Ombres qui cherchent à tuer Sebastien pour l’éviter de reprendre le projet fou de Valentin.

Jace avait été possédé par Lilith, la maman des Démons, dans le tome précédent et il avait un comportement très étrange. Mais cette fois, il ne parait pas possédé et pourtant il ne réagit pas comme habituellement. Il tient des discours très surprenant auprès de Clary.

– Il ne t’a jamais effleuré l’esprit que tout n’était pas forcément blanc ou noir ? (…) C’était la guerre, Clary, et des gens ont été blessés, mais… la situation était différente alors. Maintenant, je sais que Sebastien ne ferait jamais intentionnellement de mal à quelqu’un que j’aime. Il sert une cause plus grande. Parfois, il y a des dommages collatéraux.
– Ton petit frère, tu appelles ça un dommage collatéral ? s’écria Clary d’un ton incrédule ?

D’ailleurs, lorsque Clary se fait volontairement kidnappée par Jace et Sebastien dans leur « appartement mouvant », on redécouvre le Jace de leur rencontre. Il est beaucoup plus sarcastique, il refait ses blagues de célibataire, charmeur, sûr de lui à l’égo surdimensionné. Les discours d’amour à Clary sonnent faux. Et d’ailleurs ils sont même blasants, voir écoeurants, le même effet que cela fait à Sebastien lorsqu’ils les voient se bécoter.

Dans cet appartement mouvant, on a droit à un petit tour d’Europe. Le trio fraternel se déplace de ville en ville : Venise, Prague et Paris (présente sur la couverture du livre). Ce huit clos à trois est déroutant. Malgré son aversion pour Sebastien, Clary vit désormais avec et elle ne peut empêcher la naissance d’une relation. Cela rappelle un peu le syndrome de Stockholm, lorsqu’une personne tombe sous le charme de son tortionnaire. Une autre version de la Belle et la Bête en somme.

Je ne peux me l’expliquer, mais je trouve que Sebastien/Jonathan a un charme fou. Avec ses cheveux blonds et ses yeux noirs, il me rappelle Spike dans Buffy contre les vampires, le fameux vampire que Buffy déteste mais dont elle est incontestablement attirée par son côté bad boy. D’ailleurs la relation incestueuse frère/soeur entre Sebastien et Clary n’est clairement pas un problème pour lui, et ce depuis le jour où il l’a embrassé à la résidence des Wayland. Il lui fait une belle déclaration en citant la Bible.

Tu as ravi mon coeur, ma soeur, mon épouse ; tu as ravi mon coeur par l’un de tes yeux, par l’une des chaînes de ton cou. (…) Je dors, mais mon coeur est éveillé ; c’est la voix de mon bien-aimé qui frappe, disant : Ouvre-moi, ma soeur, mon amour, ma colombe, mon immaculée.

La scène est sublime et me rappelle beaucoup celle où Spike et Buffy se battent jusqu’à détruire une maison et où ils finissent dans les bras l’un de l’autre. Ici après s’être battus jusqu’au sang, Jonathan Morgenstern vaincu, termine la scène théâtralement, rappelant sa destinée d’Ange Déchu.

Il l’observait, le corps secoué par l’hilarité. Il était couvert de sang, son sang, son sang à lui et son sang à elle. Soudain, il écarta les bras comme les ailes d’un ange déchu, un ange tombé du ciel.
– Vas-y, petite soeur, tue-moi, dit-il. Tue-moi et Jace mourra aussi.

Sebastien entretient une ambiguïté malsaine avec ses frère et soeur. L’amour n’étant pas un sentiment accessible pour lui, il le confond avec le désir du corps, le désir d’appartenance. Le lien de sang entre eux le rend possessif, Jace et Clary lui appartiennent, ils doivent lui appartenir.

Fan Art par Cassandra Jean – Jonathan/Sebastien et Clary

Dans ce tome, Alec parle un peu plus de son coming out et se pose beaucoup de questions sur sa relation avec Magnus, un être immortel. Magnus a vécu tellement de choses que son calme lui donne des allures de vieux sage, en particulier lors de cette discussion avec Isabelle concernant la volonté de changer les autres face à leur destin.

Il y a des gens… des gens que l’univers semble avoir promis à un destin exceptionnel. Et à des souffrances exceptionnelles. Dieu sait que nous sommes tous attirés par ce qui est beau et abîmé par la vie. C’est mon cas, mais on ne peut pas guérir les autres de leur blessures. Et si on y arrive c’est au sacrifices si grands qu’ils finissent par nous détruire.

Il est d’ailleurs surprenant d’apprendre que le père d’Alec réagisse mal à son homosexualité alors que finalement dans un monde rempli de créatures surnaturelles, le plus surprenant devrait plutôt être un couple entre Nephilim et Sorcier !

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Illustration par Cliff Nielsen – Alec

Clary m’a très clairement fatiguée dans ce tome à n’en faire qu’à sa tête. Elle me rappelle Harry Potter qui se croyant héros par faire la guerre seul sans penser aux conséquences de ses actes. Et puis il y aussi l’utilisation des anneaux de communication entre elle et Simon, qu’ils utilisent seulement pour se dire tout va bien, alors qu’ils pourraient se dire des tonnes d’information, même par manque de temps.

J’ai trouvé ce tome moins palpitant. L’action a eu lieu sur les trois derniers chapitres. Je pense que c’est aussi le problème quand on est entre deux tomes car on sait que l’action se trouve dans le dernier. Pendant ma lecture, je n’avais qu’une hâte, de commencer enfin le tome 6 pour avoir le fin mot de l’histoire. Et puis revoir une dernière fois Sebastien/Jonathan 🥰

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