Le Messie de Dune (T2) de Frank Herbert

Alors que Dune 2 vient de sortir au cinéma, je me lance dans la lecture du 2e tome de la série. Je me dis que j’aurais mieux fait de regarder le premier film pour me souvenir de l’histoire mais qu’apprends-je ? Le premier film n’est qu’en fait qu’une partie du premier tome ! Ma sœur sortie du visionnage du second volet a eu le droit à de beaux spoilers de ma part « alors elle est comment Alia dans le film ? », et bien elle n’est pas née… Ah !… Oops.

Si vous lisez cette chronique c’est que soit vous avez lu le premier tome soit vous avez vu les deux premiers films. À partir de maintenant spoilers.

Pour ce deuxième tome, Frank Herbert fait un saut dans le temps. Nous voici 12 ans après la fin du premier tome. Le djihad (guerre sainte) s’est propagé sur toutes les planètes et Paul, dit Muad’Dib, est devenu le messie de sa propre religion. Son don lui permet de voir le futur et savoir les plans de ses ennemis qui vont le détruire. Mais il voit encore plus loin et voit sa propre mort et celle de ses proches. Il va devoir faire face à beaucoup de spiritualité et philosophie pour savoir s’il doit modifier le futur grâce à ses visions ou au contraire le laisser se dérouler comme prévu. 

Paul a désormais la trentaine passée. Il est officiellement marié avec la princesse Irulan, éduquée via la méthode du Bene Gesserit. Mais il vit toujours avec sa concubine et amour de toujours, Chani, la Fremen qu’il a rencontré lorsqu’il s’est réfugié sur Arrakis.

Après la mort de leur premier né, Chani n’a jamais réussi à tomber enceinte à nouveau. Il se trouve que des ennemis de Paul lui donnaient un contraceptif à son insu. C’est lorsqu’elle changea de régime alimentaire qu’une grossesse fut à nouveau possible. Ce qui ne fait pas plaisir à Irulan qui souhaitait porter l’enfant héritier, bien que Paul ait fait comprendre à plusieurs reprises qu’il ne se passera rien de charnel avec elle. Le Bene Gesserit souhaitant absolument voir leurs années de calculs génétiques arriver au terme, et voyant qu’un enfant entre Irulan et Paul est impossible, propose l’impensable : créer un enfant entre Paul et sa sœur Alia. Ce qui n’aura pas lieu, bien heureusement. 

Alia est devenu une jeune adolescente avec la mémoire de toutes ses consoeurs du Bene Gesserit. Difficile de vivre une vie normale dans ces conditions. Les souvenirs d’autres personnes se mélangent aux siens et il lui est difficile de les séparer. Et en particulier lorsqu’elle pense à son père qu’elle n’a jamais connu mais qu’elle voit via les souvenirs de sa mère, qui le voit donc comme un amant. Daddy issues… Alia a des périodes de transes lorsqu’elle prend l’épice qui lui donne des visions. Elle est considérée comme une sainte et lit aussi l’avenir. C’est aussi une jeune femme qui commence à avoir des envies sexuelles mais les politiques ont d’autres plans pour elle, il faut impérativement lui trouver un mari. Mais c’est sans compter l’arrivée d’un cadeau surprise, un cadeau maudit, d’ennemis de Paul. Il s’agit d’un ghola, un clone fait à partir du cadavre de Duncan Idaho, l’ancien bras droit de Paul. Le ghola nommé Hayt sait qu’il est un clone et qu’on lui a implanté les souvenirs de Duncan. Mais plus le temps passe et plus ces souvenirs deviennent réels au point où Hayt n’est plus un clone mais bien à nouveau Duncan Idaho. Duncan tape clairement dans l’œil d’Alia, affaire à suivre !

Paul regarda le ghola. Le présent du Bene Tleilax.
« Duncan, Duncan, murmura-t-il, que t’ont-ils fait ? »
« Ils m’ont donné la vie, mon Seigneur », dit Hayt.
« Mais dans quel but t’ont-ils formé et offert ? »
« Afin que je vous détruise. »

La fatalité guette Paul. Après la naissance de jumeaux, Leto et Ghanima, Chani décède. Et malgré la proposition vicieuse du Bene Tleilax de la ramener à la vie comme Duncan Idaho, Paul refuse afin de poursuivre sa vision. C’est alors qu’une attaque terroriste, l’explosion d’un brûle-pierre, lui fait perdre la vue. Mais le miracle continue, Paul peut voir grâce à la prescience malgré sa cécité. Les rites Fremen disent que les aveugles doivent être laisser au désert. Et c’est ainsi que Paul va confirmer son culte et achever son destin. Après avoir perdu l’amour de sa vie, il décide de sacrifier la sienne pour donner une chance à sa progéniture. Il s’en va seul dans le désert d’Arrakis et ne reviendra jamais.

Gary Jamroz – Dune artwork

Si le début du roman parle beaucoup de stratégies politiques, la deuxième partie devient plus active et engageante. L’univers de Dune est très riche bien qu’il était difficile de ne pas voir la similitude avec Star Wars avec la naissance des jumeaux garçon et fille, la mère qui meurt en couche, et des enfants qui ne connaîtront jamais leur père. Dune a été une inspiration de Georges Lucas pour la création de l’univers de Star Wars.  On reconnaîtra également les similitudes entre les planètes Arrakis et Tatouine recouvertes de sable. Ou encore l’utilisation de la Voix par le Bene Gesserit qui rappelle les capacités des Jedis à ordonner des actes à d’autres personnes. 

En parlant de la Voix, je suis très intriguée de savoir comment cela a été adapté au cinéma car évidemment, à part les Bene Gesserit, nul ne peut être conscient quand la Voix est utilisée.

Avez-vous vu les films de Denis Villeneuve ? Ou la première version de 1984 de David Lynch?

Le Messie de Dune – Dune Tome 2, Frank Herbert, éditions Pocket (SF), 382 pages.

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